En matière de tri sélectif, la France a des progrès à faire. Les infrastructures, et les réflexes chez les consommateurs, commencent à se mettre en place, mais la démarche n’est pas aussi volontaire et poussée que dans d’autres pays. Parmi les exemples de bons élèves, le Japon, mène une véritable politique de tris des déchets.
Chaque poubelle a son déchet, chaque déchet a son jour…
Le tri est très contraignant au Japon, comme nous l’explique David (LeJapon.fr). « Il faut que je sorte les bouteilles en plastique, les emballages en polyester, les déchets en papier, le verre, les aliments… etc… Chaque jour ayant son déchet strict, les sacs doivent être transparents afin de permettre aux éboueurs de contrôler le contenu… »
A chaque jour son type de déchets. Facilité pour les services de ramassage, qui se focalisent sur un type de déchets par jour, difficulté pour les ménages, qui doivent accumuler 4, 5 ou 6 poubelles différentes. Il faut être organisé, rodé à l’exercice.
Vite fatiguant, à en croire Joris. « Dans certains immeubles, il y a des containers en permanence, autrement, dans les pavillons où les petites résidences il faut les stocker ! Et vous n’avez pas intérêt à oublier que le mardi 22, c’est le jour du métal, et le 3e samedi, le jour des bouteilles de plastique sans bouchons et sans étiquettes. »
Attention aux sanctions
Partout, le tri sélectif est organisé, et les sanctions strictes. Si vous vous trompez, les déchets vous sont ramenés. Julie au Japon raconte l’exemple sur son campus : « On a de jolies poubelles vertes qu’on ne peut sortir qu’entre 22h30 et 23h, dans un hangar spécial, dans le bon compartiment, et après avoir marqué le numéro de sa chambre au marqueur sur la poubelle. »
Fabrice lui aussi partage cette impression de flou : « Pour l’instant nous avons 4 poubelles, ce qui reste insuffisant, mais à chaque fois qu’on doit jeter un truc, on se regarde comme des poules qui auraient trouvé une fourchette et on relit pour la centième fois le fameux papier A2 pour essayer de trouver ce qu’on doit en faire ! Je pense que si on avait une pièce de 20 m² réservée aux poubelles dans l’appartement, et un employé à mi-temps pour nous aider, on arriverait peut-être à s’en sortir à peu près ».
Le tri dans la rue, dans les trains…
En France, l’argument choc du tri sélectif est la conséquence économique. Si les déchets sont triés en amont, le coût de la collecte n’en sera que moins élevé. Mais au Japon, à Kamatura par exemple, un système « à la carotte ». « Pour les abonnés au journal local, il existe une forme de tri « récompensé »: tous les 15 jours, il suffit de déposer sa pile de vieux journaux devant la maison et dans la matinée, l’entreprise de ramassage l’échange contre du papier toilette !!! » racontent Alex et Meg.
Plus généralement, dans tout le Japon, le journal Asahi Shibun, granq quotidien japonais, fournit des sacs en papier où on empile les journaux lus pliés en quatre et un petit carton pour stocker les revues.
Au Japon, où la consommation de plats à emporter et autres boissons dans la rue est légion, le tri se fait… à la sortie des magasins. Des conteneurs, comme ceux de tri sélectif en France sont à la sortie d’épiceries. Si en France, après avoir consommé votre canette de Coca Boisson Bio, vous la jetez dans une poubelle, elle sera avec le journal gratuit du coin, une épluchure de banane… Bref pas très écolo.
Pourtant les endroits où l’on pourrait pratiquer le tri sont nombreux. Sur les quais de gares, notamment, mais aussi dans les trains. C’est en tout cas ce qui est possible en Allemagne via des bacs de tri design.