La (très bonne) lettre d’infos de Graines de Changement nous apprend aujourd’hui que le patron du leader de la distribution bio, Whole Foods Market, vient de prendre 2 décisions magistrales :
- Il va relever le rapport entre le salaire moyen et les plus hauts salaires (de 14 à 19 fois – en sachant que la moyenne de ce rapport dans les 500 plus grosses entreprises américaines est à 431 !), afin de mieux résister aux offres faites par les chasseurs de tête aux cadres dirigeants de l’entreprise,
- Mais la partie la plus révolutionnaire de ce mail est la seconde annonce faite par John Mackey : à 53 ans, il s’estime désormais assez riche et, souhaitant continuer à travailler pour le plaisir, il a décidé de ne plus se payer… qu’un dollar par an, en donnant l’ensemble de ses stocks options à la fondation caritative Whole Foods.
Louis Gallois, nouveau coprésident exécutif d’EADS, avait déjà fait les gros titres à l’été 2006 en refusant l’augmentation de 1 200 % qui l’attendait à son nouveau poste – avec un salaire de 2,33 millions d’euros par an, égal à celui de son prédécesseur et de l’autre co-dirigeant Thomas Enders. L’ex-patron de la SNCF, estimant qu’il serait trop payé, aurait donc demandé de ramener son salaire au niveau de celui qu’il touchait à la tête des cheminots, soit 180 000 euros annuels (treize fois moins que ce qui lui était proposé !). Un casse-tête pour les administrateurs, puisque les statuts d’EADS imposent une rémunération équivalente pour les co-présidents – pour résoudre l’affaire, Louis Gallois aurait finalement proposé, selon le magazine Capital, de recevoir le salaire de son choix et de verser la différence à des œuvres humanitaires…
Je trouve ce type de positions vraiment impressionnantes. Elles me semblent significatives d’un nouveau besoin de donner du sens à la vie, et donc au travail, dans une démarche de positionnement responsable. Lorsque nous aurons tous pris conscience que nous sommes rémunérés en fonction de ce que nous apportons, et pour un montant visant à couvrir nos besoins, pas à acquérir un pseudo sentiment de puissance et/ou de sécurité… c’est, au travers de la sphère économique, toute la société qui trouvera sa juste place et sa(ses) juste(s) valeur(s).