À l’heure où les préoccupations écologiques prennent de plus en plus d’importance dans le débat public, de nombreux Français ont déjà pris conscience de l’importance de sauvegarder les sols de nos potagers pour les pérenniser. C’est ainsi que la permaculture a envahi les jardins ruraux, mais aussi les balcons des villes, proposant une voie alternative pour redécouvrir le lien perdu avec la Nature et expérimenter de nouvelles façons d’être au monde.
Créer son potager en permaculture est en effet bien plus qu’une simple action récréative. En agençant un potager selon les lois naturelles, les jardiniers en permaculture se proposent de remettre le sauvage au service de l’Homme, sans exploitation et sans intrants phytosanitaires. L’objectif est ici de nourrir les sols, de choisir des espèces adaptées au climat, mais aussi d’observer la magie de la nature pour s’y adapter et prospérer avec elle. Explications.
Préparer la terre de son potager en permaculture
Avant de créer son potager en permaculture, il est important de bien comprendre la situation initiale de votre terrain. Observez-le pendant une année afin de saisir la course du soleil, l’orientation des vents dominants et surtout la nature de votre sol. Vous devrez vous fournir en semences paysannes, par exemple en consultant le service client biocoop pour trouver un distributeur proche de chez vous, mais sachez d’abord prendre le temps de bien préparer votre terre.
Une fois l’emplacement idéal sélectionné, vous pourrez évaluer la qualité de votre sol en observant sa couleur, son odeur et sa texture. Si elle est foncée et sent bon, c’est qu’elle est de bonne de qualité et si vous pouvez faire un petit boudin avec, c’est qu’elle présente la bonne proportion d’argile. Vous pouvez alors l’aérer à l’aide d’outils adaptés, puis l’enrichir si nécessaire avec du fumier avant de pailler votre sol pour qu’il conserve le bon taux d’humidité.
Des outils et des semis adaptés à la permaculture
Les semences paysannes et bio sont fortement conseillées pour créer un potager en permaculture cohérent. Ceux-ci sont respectueux de l’environnement, plus recommandés pour la consommation humaine à maturité et surtout sont reproductibles, ce qui vous permettra de faire chaque année votre récolte de graines et, pourquoi pas, de les échanger avec d’autres permaculteurs. C’est en outre un excellent moyen de construire une autonomie alimentaire durable.
Il est également essentiel de se munir des bons outils pour démarrer un potager en permaculture. Une bêche sera par exemple indispensable pour casser les mottes compactes ou creuser des trous profonds dans votre sol, tout comme le transplantoir pour repiquer des plants ou prélever la terre. Enfin, la grelinette et le râteau sont deux armes favorites du permaculteur qui peut ainsi aérer le sol sans le retourner et le niveler après le semis des graines.
Préférer les techniques naturelles pour lutter contre les nuisibles
La philosophie de la permaculture exclut l’emploi de tout pesticide ou engrais synthétique pour lutter contre les nuisibles ou enrichir le sol. L’objectif est de recréer un écosystème viable et autosuffisant qui se nourrit par lui-même. Le système de compagnonnage vise notamment à sélectionner des plantes qui se protègent mutuellement des attaques et il vous faudra aussi prévoir la taille et la pousse des plants pour contrer les effets du vent ou du soleil par exemple.
Créer un potager en permaculture, c’est aussi permettre à votre espace extérieur de redevenir une terre de liens entre les différents êtres vivants qui le peuplent. Ainsi, ceux que l’on appelle nuisibles ont leur rôle à jouer dans l’écosystème et pour éviter leur trop grand développement, vous pouvez faire appel à leurs prédateurs. Mettre des refuges et de la nourriture à disposition des oiseaux ou des hérissons est le meilleur moyen de lutter contre les insectes et quelle satisfaction de voir la nature reprendre ses droits sur un coin de pelouse autrefois déserté par les animaux !