Qu’est-ce que c’est être locavore ?
La définition stricte du terme ‘locavore’ est « Qui consomme des produits alimentaires locaux ».
Le locavorisme est le premier pas vers une alimentation plus saine et écologique, mais également, et cela est moins connu, plus démocratique et sociale. C’est aussi une démarche culturelle.
En privilégiant les aliments produits à proximité, vous consommez davantage de produits vraiment frais (cueillis la veille si vous allez au marché de producteurs locaux). Il est plus facile d’échanger avec celle ou celui qui œuvre au quotidien et donc d’avoir de l’information sur les modes de production : vous ne déléguez pas toute cette mission à une organisation qui ressemblent bien souvent à des lobbyes (comme le HVE par ex). Avec certains circuits (les AMAP par ex), vous avez l’opportunité d’aller chez le producteur, pour une visite, ou participer à un chantier et donc de visualiser les pratiques.
Les acteurs locaux des territoires sont de plus en plus interconnectés. Ils travaillent en réseau. Ils mettent en place des solutions écologiques pour le transport (grouper des commandes de plusieurs producteurs pour aller à la ville), pour la consigne de verre, ou pour transformer de fruits et légumes invendus afin d’en faire des conserves.
Manger de la qualité
En choisissant de consommer des aliments locaux, il devient plus facile d’en contrôler l’origine et la qualité. Des petits maraichers ou arboriculteurs bio, n’utilisant pas d’intrants chimiques, privilégiant souvent les espèces anciennes, plus résistantes et adaptées aux conditions climatiques, comme la Reinette du Mans chez les pommes ou le Blé de Redon pour les blés par exemple.
Réduire son empreinte carbone
La mutualisation au moment d’acheter en circuit court permet de réduire l’empreinte liée aux transports de son alimentation : De plus en plus d’initiatives permettent de limiter les voyages en voiture : les marchés de producteurs, les épiceries de proximité, ou encore les paniers hebdomadaires proposant aussi bien du pain, que des fruits et légumes et des produits laitiers des producteurs du coin.
Bien sûr, on peut tout cuisiner chez soi, c’est bien, mais pas toujours possible. Dans ce cas, acheter des plats préparés ou des conserves artisanales, c’est également contribuer à rendre cette économie locale et écologique viable tout en diminuant le nombre de camions sur les routes.
Par ailleurs, alors que le déplacement au supermarché n’est destiné qu’à acheter sa nourriture et produits du quotidien, un déplacement chez un producteur local qui peut sembler peu écologique, le devient davantage si on considère qu’il s’agit aussi d’un moment de détente, de lien social et de culture. Les échanges avec les producteurs et les visiteurs sont facilités et régulièrement ces rencontres sont agrémentées d’une offre culturelle (concert, exposition).
Faire vivre et préserver son territoire
En achetant de manière locale, les habitants sont davantage sensibilisés à l’importance d’en prendre soin. Ils contribuent également à une redynamisation de leur territoire : en achetant du pain au levain naturel chez le nouveau boulanger du coin, on favorise son installation, mais également celle du meunier et du producteur de blé à qui il est associé.
Et chacun comprend l’importance d’entretenir (ou replanter !) les haies, car elles favorisent la biodiversité, protègent de l’érosion, et rendent les balades bien plus agréables.
L’échange avec les agriculteurs permet également de comprendre le rôle des animaux présents sur la ferme, qui fournissent du fumier et nourrissent le sol sur lequel poussent les végétaux.
Comment devenir locavore
Acheter local
Vente à la ferme, AMAP, petites épiceries ou marchés de producteurs, marché de plein vent, livraison de produits locaux ; que ce soit pour les matières premières (fruits et légumes, céréales, lait, œufs…) ou pour des produits transformés (fromage artisanal, pain au levain naturel, bocaux de légumes fermentés, confitures de fruits bio), acheter sa nourriture en local est de plus en plus simple et rapide.
L’information est facilement trouvable sur internet, avec l’apparition de plateformes comme ouacheterlocal.fr par exemple, qui recense les points de vente autour de chez soi.
Pour ceux qui ont du terrain : faire pousser ses fruits et légumes et les transformer pour les conserver
Quoi de plus local que votre jardin ? Faites pousser vos fruits et légumes grâce à des techniques permaculturelles : avoir ses petits fruits, arbres fruitiers et légumes à la maison et savoir les conserver grâce aux techniques de lactofermentation, pasteurisation et stérilisation.
Cuisiner soi-même sans y passer trop de temps : le batch cooking
Une fois ses matières premières achetées ou cultivées, difficile de dégager du temps tous les jours pour les cuisiner : une solution : le batch-cooking.
Cette technique permet de préparer en une fois plusieurs repas en assez grosse quantité pour ensuite pouvoir les consommer tout au long de la semaine sans repasser en cuisine.
Il est d’ailleurs possible de se former à la cuisine locale et végétale, et au batch-cooking, pour améliorer son organisation et gagner du temps tout en mangeant local et de qualité.
Locavore, et puis quoi ?
Bravo à vous, vous avez maintenant une idée beaucoup plus concrète de ce qu’est être locavore !
Et si vous êtes déjà dans une démarche de manger local, en achetant à des producteurs du territoire et/ou en faisant pousser vos propres légumes, pourquoi ne pas vous essayer de passer en local sur le non alimentaire ? En effet, il est tout à fait possible de produire ses propres cosmétiques, huiles essentielles, mais aussi jouets en bois… Sky is the limit* !
* Le ciel est la limite / Tout est possible