Avec une base de 700 articles, et plus de 1800 commerces référencés, EcoloPop, mené par Erwan Pianezza, c’est « le journal positif » sur l’environnement. Un tour d’horizon international et pas banal, trois ans de travail. Rencontre avec son fondateur qui essaye chaque jour d’apporter des réponses à cette question qui nous titille : Comment vivre mieux ?

EcoloPop se définit comme une revue de presse internationale « POSITIVE » et environnementale. En quoi cela consiste exactement ?

Cela remonte à une discussion avec un ami il y a plusieurs années de cela : nous avions constaté que les questions d’environnement étaient toujours abordées sous l’angle du désastre, des catastrophes, des dégradations. La presse et les médias ont tendance à toujours mettre en évidence les cotés morbide des choses, et je ne voulais pas contribuer à cette culture du négatif. J’ai commencé ecolopop pour archiver des articles de presse sur les initiatives en matière de développement durable, et je développe maintenant le site avec une démarche éditoriale plus affirmée.

La création d’une revue de presse implique des choix éditoriaux, il faut sélectionner, et le web est si vaste… comment se font ces choix ?

Je ne prétends pas être objectif et je travaille à l’instinct : c’est avant tout la surprise qui compte, je travaille sur une dizaine de quotidiens internationaux comme The Guardian ou le New York Times, mais aussi des hebdomadaires comme Newsweek ou des sites très spécialisés comme energybulletin.net ou le forum oleocene, qui abordent à leur manière la question préoccupante des changements climatiques. Sans oublier Ouest-France, qui est l’un des quotidiens présentant le plus d’infos positives et locales. Je sélectionne les infos produit (pour plaire aux consommateurs, qui cliquent sur les pubs qui financent ecolopop) et aussi les infos de fond qui traitent de prospective, et enfin les actions des ONG et initiatives locales.

Vous qui naviguez parmi les info internationales en matière d’environnement, comment jugez vous les français, les blogs notamment. La prise de conscience fut-elle tardive dans l’hexagone, ou au contraire + efficace ?

La campagne de Nicolas Hulot pour les présidentielles a vraiment changé la donne, il était temps. Même si l’action n’est pas encore au rendez vous, j’ai l’impression que beaucoup de français (et bretons) ont pris conscience de l’ampleur du travail à accomplir. On est en plein dans l’attente des décisions qui vont être annoncées en novembre lors du Grenelle de l’Environnement. Les blogs français en la matière sont faibles ou alors ne durent jamais très longtemps. Il est difficile de maintenir une ligne éditoriale constante, principalement par manque de contributeurs. Rien à voir avec les anglophones : worldchanging, treehugger qui sont de véritables éditeurs de presse ayant à leur actif de nombreuses publications sur divers supports : livre, video…

“Les gens se déclarent sensibles à l’environnement dans les sondages mais continuent à envahir les supermarchés et demander du toujours moins cher”

Les grands tendances que l’on peut distinguer…

Tant qu’on n’aura pas des législations fortes au niveau des institutions, il n’y aura pas de changement : cela fait 20 ans qu’on parle du réchauffement, et la consommation reste croissante. Les gens se déclarent sensibles à l’environnement dans les sondages mais continuent à envahir les supermarchés et demander du toujours moins cher, quel que soit l’impact socio-environnemental de leurs actes. Ici, les routes sont de plus en plus chargées et les petites voies ferrées désaffectées depuis des décennies. les milliers de cours d’eau qui parcourent la Bretagne, autrefois, étaient équipés de générateurs aujourd’hui devenus musées. Il y a vraiment plein de choses à faire …

“Un monde idéal pour moi serait un monde sans voiture. Et pourtant je passe rarement une journée sans actionner le démarreur…”

Je me fais volontairement polémique mais être positif, faire un « journal des bonnes nouvelles », tout cela est compatible avec la réalité, qui n’est pas toujours positive ?

A lire :   Ekopédia : un Wikipédia pour vivre l’écologie tous ensemble

Non, j’avoue moi aussi être parfois d’un pessimisme sans limite. Mais il faut bien continuer à vivre et à envisager, à notre niveau insignifiant, un avenir pour nos enfants. C’est ce qui me motive à continuer ecolopop. ET malgré tout, la réalité est tout de même bien plus joyeuse que ne le laisse entrevoir le journal du 20h. Chacun doit trouver son bonheur chez lui et ecolopop montre comment d’autres arrivent à progresser en ce sens.

Le but, l’idéal, vers quoi tend Erwan Pianezza en partageant ce positivisme ? Vous avez un monde idéal ?

C’est encore l’un des plus grands paradoxes de l’époque moderne que je vis au quotidien : un monde idéal pour moi serait un monde sans voiture. Et pourtant je passe rarement une journée sans actionner le démarreur…

Une nouvelle version d’écolopop arrive en Septembre !

Enregistrer