L’organisation des Nations Unies (ONU) vient d’éditer un rapport à destination des décideurs et acteurs du monde de la bioénergie. Une feuille de route, qui balise le chemin, et indique les travers à éviter.
« Sustainable Energy : A framework for Decision Makers », voici le nom de ce « rapport », préparé par UN-Energy, la branche énergie de l’ONU. Disponible en anglais, il relate, au long de ses 64 pages, l’intérêt du développement des bioénergies, notamment pour la réduction de la pauvreté.
Véritable prospective, il étudie l’impact du développement de telles infrastructures, les conséquences sur le climat, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau…
S’appuyant sur l’histoire récente et le développement des biocarburants notamment, le rapport explicite clairement ce qu’il faut éviter : Le développement de cultures énergétiques, si il est « mal éxécuté », et supplante les forêts primaires, « produirait d’importantes émissions de carbone du sol et de la biomasse forestière, annulant tout bénéfice des biocarburants des décennies durant”
La bioénergie ce n’est pas si simple. Ce rapport nous fait comprendre dans le détail, que tout est une question de réglages, de dosages. Produire de la bioénergie oui, mais les matières premières telles que l’eau, la terre ne doivent pas être détournées de la production destinée à l’alimentation.
« La combustion de carburants fossiles, majoritairement située dans les pays industrialisés, a représenté entre 75 et 85% des émissions de CO2 des 10 dernières années, tandis que la déforestation et la politique d’utilisation des terres, dans les pays tropicaux, entre 15 et 25%… Le rapport n’est pas une collection de statistiques et autres chiffres coup de poing. Argumenté, illustré de données, il est véritable « précis de bioénergie ». A lire, pour ceux qui ont des notions de la langue de Shakespeare, la partie « Looking Forward » (pp53-58). Cette boîte à outils indique les actions, les connaissances, à développer à l’échelle nationale et internationale. « les actions nationales ont un impact global » précise le rapport. Espérons que les chefs d’état, décideurs et autres investisseurs, choisissent ce guide comme livre de chevet…
D’ailleurs, une recommandation leur est directement faite. Ils (les responsables politiques) « devraient veiller à accorder la priorité aux questions de sécurité alimentaire »…
Source : FAO.org